LE BAL DES POIGNARDS
 
par Juliette Benzoni
 


Extrait du tome 1 «  
La Dague au Lys Rouge »

Le Ciel était sombre... /
Chapitre 10

Elle est toute jeune, toute belle et riche ! C'est pour ça qu'on la tue !
Respect à la mort ! clama un autre.
(--)

Et ce fut le silence, troublé seulement par le grincement des roues et le lent battement, obsédant et lourd comme celui d'un cœur angoissé...

Parvenue sur l'échafaud, droite et fière, elle s'avança d'un pas ferme vers l'exécuteur qui, à son approche, mit un genou en terre pour obtenir son pardon.
Je n'ai rien à vous pardonner, dit-elle. Mais ne pourrait-on me délier les mains pour que je puisse les joindre ?
Il acquiesça d'un battement de paupières, prit un couteau à sa ceinture et trancha la corde. Elle demanda encoure :

Devez-vous couper ma tresse !
Non. Il suffira que la nuque soit dégagée....
C'est pour cela que je vais devoir échancrer le col de votre robe...

A ce moment, la rue de la Boucherie éclata en un énorme vacarme qui couvrit le glas : un cavalier hurlant " Place ! Place " à s'éclater les poumons fonçait à travers la foule qui qui s'ouvrait d'instinct. Au galop, il piqua droit sur l'échafaud, sauta de son cheval en voltige et grimpa l'échelle quatre à quatre :

Ne touche pas à cette dame, bourreau ! Je suis Thomas, baron de Courcy et je veux l'épouser ! Et, par Dieu, je jure qu'elle est innocente !

La Dague au Lys Rouge - tome 1

Chapitre 13 / Enfin le port?...

«
Aussi, le soir précédant le départ du jeune homme, elle lui proposa de faire quelques pas le long de l'étang. La nuit était tiède, constellée d'étoiles, romantique à souhait. Ils marchèrent plusieurs minutes côte à côte sans se parler. Thomas partait à l'aube. Il ne fallait pas gâcher cet instant mais les circonlocutions n'étaient pas dans la nature de Lorenza. C'est pourquoi elle dit sans préambule:
 
- Souhaitez-vous toujours faire de moi votre femme, Thomas ?
 - Vous n'avez pas changé ?Alors moi non plus ! répondit-il d'une voix calme que l'émotion enrouait.
 
Ils s'étaient immobilisés l'un en face de l'autre et se turent. Ils se regardèrent un instant sans rien dire comme s'ils hésitaient au bord des mots mais, cette, ce fut lui qui rompit le silence:
 
 - Je vous aime plus que jamais ! murmura-t-il.
 Assez pour respecter...
 
 - Non, l'interrompit-elle en lui posant un doigt sur la bouche. Ce serait avilissant pour tous les deux. Au soir du mariage, je serai à vous tout entière, sans arrière-pensée, sans regret et, je crois, avec bonheur !
 
 - Lorenza ! ... En vérité ?
 - Prenez-mois dans vos bras, Thomas, serrez-les très fort... et ne les ouvrez plus jamais !
 
 -tant que je vivrai, Lorenza ! Tant que je...
 Leur premier baiser étouffa le dernier mot...
»


détail intéressant :  

Dans Le Bal des Poignards, notre héroïne Lorenza Davanzati est décrite comme une ravissante fille avec « grands yeux noirs et une superbe chevelure d'or fauve ». Lors d'une visite au Metropolitan Museum à New York en 2013, j'ai été attiré par cette peinture intitulée Fille aux Cerises.* Plus tard, ma sœur m'a surpris avec cette magnifique œuvre d'art.
 


Photo

* Fille avec des cerises © Metropolitan Museum of Art, New York - attribué à Giovanni Ambrogio de Predis (artiste dans le cercle de Leonardo da Vinci)


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