Par le Fer
ou le Poison
Trévise en 1973
(J'ai Lu 1978)
Préface de
Alain DECAUX
Chère Juliette Benzoni,
Il m’a suffi de tourner un bouton,
un soir, pour faire votre connaissance. Il est vrai que
c’était à la télévision, où vous affrontiez les
questions redoutables de Pierre Sabbagh, pour d’ailleurs
en triompher avec une aisance qui me laissa émerveillé.
Il s’agissait de la Renaissance italienne, et nul
Français ou Française au monde, j’en suis assuré, ne
montra autant de science sur ce sujet exaltant, mais
difficile.
C’est une femme de la Renaissance, encore, qui me fit
vous connaître autrement que par le petit écran :
Catherine Sforza. Pour la revue d’histoire que je
dirigeais alors, vous me proposiez des recettes de
beauté. Dieu sait si elles alléchèrent nos lectrices!
Et puis un jour, vous avez bien
voulu m’adresser votre premier roman historique. Il
s’agissait d’une certaine Catherine, bien séduisante,
qui nous plongeait en plein Moyen-âge. Grâce à vous,
j’ai suivi Catherine au long de brûlantes aventures, et
pendant cinq volumes. D’un saut, avec Marianne, vous
m’avez conduit au temps de Napoléon. Et derechef, je
vous ai lue sans songer un instant à me dérober. Avec
passion.
C‘est que vous avez un secret,
chère Juliette. Toute votre formation vous conduisait
vers l’histoire, mais votre tempérament d’écrivain vous
prédisposait, partant de faits réels, à la recomposer,
cette histoire, au gré de votre imagination. Elle
m’apparaît fabuleuse, cette imagination, et pourtant
comme vous savez la discipliner! Vous prenez la place de
vos héroïnes et aussi bien de vos héros. Avec eux, vous
sentez, vous agissez, vous aimez, vous souffrez. Leurs
sentiments, les documents d’histoire souvent trop secs
ne nous permettent, la plupart du temps, que de les
deviner. Vous, vous précisez des contours qui n’étaient
qu’esquissés.
Votre secret, c’est que vous allez plus loin – mais que
vous savez ne pas aller trop loin.
Je sais comment vous travaillez, comment vous vous
préparez. Je sais que vous avez passé cinq années à
réunir la documentation de Catherine. Que vous avez
dépouillé plus de trois cents ouvrages, constitué des
centaines de fiches. Certes, dans le cadre de
l’histoire, vous introduisez des personnages fictifs.
Mais c’est là le privilège, parfaitement légitime, du
romancier historique. Ce que l’historien le plus strict
doit vous reconnaître, c’est la volonté de peindre les
personnages réels, eux, tels qu’ils furent, et de les
faire évoluer dans un cadre parfaitement authentique.
Pour vous reposer de vos grandes
fresques, vous vous êtes attachée, dans le présent
livre, à des histoires plus brèves. Ce qui ne veut pas
dire que leur intérêt soit moindre. Je trouve, dans
chacun de vos récits, une belle intensité que , parfois,
je me prends à regretter que vous ne leur ayez pas
consacré un livre entier. Mais non, c’est vous qui avez
raison. La nouvelle est un art. Ici, vous nous proposez
des nouvelles historiques et, si nous avons l’impression
parfois de rester un peu sur notre soif, c’est parce que
vous racontez mieux que personne.
Vous êtes une grande admiratrice
d’Alexandre Dumas. Vous voyez en lui votre maître. Vous
suivez la même voie que lui: vous aidez à faire aimer
l’histoire aux Français.
Le Jeu de l'Amour
et de la Mort - PLON 1999
Note de
Juliette BENZONI dans
«
Un home pour le Roi »,
tome 1
Comme pour Secret d'Etat le héros de ce
roman est un personnage réel, appartenant à
l'Histoire mais peu ou mal connu, sinon pas du
tout en dépit du rôle important qu'il a joué. Je
lui ai seulement prêté un léger supplément
d'aventures - mais on ne prête qu'aux riches ! -
en introduisant auprès de lui le personnage
féminin né de mon imagination.
La Révolution, tout le monde sait à quoi s'en tenir. Mais ce que
l'on connaît moins c'est, en marge de toutes les
autres ( guerre étrangère, guerre de Vendée,
Chouannerie) la lutte secrète, larvée mais
impitoyable, qui a opposé les agents secrets
royalistes entre eux. J'entends par là les
partisans du roi Louis XVI et du petit Louis
XVII contre ceux des Princes leurs frères et
oncles. Ce livre est un hommage au chef le plus
important des premiers, le plus mystérieux et le
plus attachant aussi : Jean, le baron de Batz
dont je suis la trace depuis longtemps. Gascon,
il appartenait à la même souche familiale que
d'Artagnan et comme lui, il n'eut jamais qu'un
seul maître : le Roi, auquel il vouait respect
et affection. Comme lui il maniait en maître
l'épée ou le pistolet, mais contre la Convention
qu'il voulait abattre il sut employer une arme
vieille comme le monde et cependant beaucoup
plus moderne : la corruption.
dans la maison de ma chère Juliette - le
livre LOUIS XVI de Jean-Christian Petitfils (Perrin
2005)
C'est aussi un hommage à un souverain qu'il est de bon ton de
dénigrer voire de tourner en ridicule comme
faisaient les courtisans de Trianon. Il fut l'un
des plus humains de nos rois. Homme de science -
il était peut-être le meilleur géographe de son
royaume et pas seulement un serrurier amateur !
-, Louis XVI n'était sans doute pas fait pour
porter la Couronne mais, plutôt que de verser le
sang de son peuple, il choisit de changer la
sienne pour celle du martyre. De mœurs pures,
exempt de vices comme de favorites, profondément
chrétien, il eut le tort de trop aimer sa femme.
Il abolit la torture, voulut remplacer la
Bastille par un jardin, aida une vieille colonie
anglaise à devenir les Etats Unis et paya les
factures en souffrance de Louis XV et même de
Louis XIV. La grandeur de sa mort - il faut
avoir lu son testament - aurait dû lui valoir
une petite place aux côtés de Saint Louis, un
début d'auréole... lui, au moins, n'alluma
jamais de bûchers ! Mais l'Eglise a des
absences... J.B.
Secret d'État - PLON
1998
Note de
Juliette BENZONI dans
«
La Chambre de la Reine » tome 1
Ceci est
un roman.
Selon un principe auquel je demeure fidèle, les
personnages réels s'y mêlent à ceux de la fiction d'une
façon que j'espère agréable.
Cependant, si j'ai suivi le cheminement de l'Histoire
d'aussi près que possible, je n'en ai pas moins usé du
privilège du romancier afin d'apporter ma coloration
personnelle et d'avancer certaines hypothèses, partagées
d'ailleurs par d'autres auteurs.
Et puis, après tout, si c'était vrai ?
Les Chevaliers - PLON 2002
Note de
Juliette BENZONI dans
« Thibaut ou
la croix perdue », tome 1
D'ou viennent les Rois de Jérusalem ?
Au
commencement était Godefroi de Bouillon que tout le
monde connaît et qui prit la Ville sainte en 1099, au
cours de la première croisade. On lui offrit d'en
devenir le roi, mais il refusa en disant qu'il ne
porterait pas couronne d'or là où le Christ avait porté
couronne d'épines. Il se contenta donc du tire assez
vague d'avoué, lui, d'être couronné et devint Baudouin
Ier.
Aucune de ses trois épouses successives ne lui donna
d'enfant. Quand il mourut en 1118, les barons de Terre
Sainte offrirent le trône à son cousin, Baudouin du
Bourg, de la maison de Rethel, qui était alors comte
d'Edesse. Et Baudouin du Bourg devint Baudouin II.
De son mariage avec la princesse arménienne Morfia, il
eut quatre filles. L'aînée, Mélisande, devait recueillir
l'héritage royal, mais ne pouvait régner seule sur une
terre aussi turbulente. Sa main et son trône furent
offerts à un croisé de très haut rang: Foulques d'Anjou,
un Plantagenêt, qui régna de 1131 à 1144.
A son époux, Mélisande donna deux fils. L'aîné devint le
roi Baudouin III, de 1144 à 1162, date où la mort le
prit, trop jeune. Son frère Amaury lui succéda soul le
nom d'Amaury Ier, mais il dut, avant de coiffer la
couronne, répudier sa femme Agnès de Courtenay dont la
réputation était détestable. Il en avait cependant deux
enfants : le petit Baudouin (futur Baudouin IV) et
Sybille, dont les droits au trône furent déclarés
imprescriptibles. Remarié à la princesse byzantine Marie
Comnène, Amaury Ier en eut une fille : Isabelle.
Atteint de la lèpre dès l'âge de neuf ans, Baudouin IV
fut cependant sacré en 1173 et devint ce roi héroïque
jusqu'au prodige dont on va lire l'histoire... ainsi que
celle de ses successeurs. J.B
Le Roman des Châteaux de France
Réédition des livres de 1985 - 1987
(3 livres)
Perrin en 2012
(2 livres)
pour la présente édition
Préface de
Stéphane Bern
Que serait la France sans ses fiers
châteaux qui constellent notre territoire d’un
patrimoine historique et architectural que le monde
entier nous envie et que les touristes viennent visiter
en masse ? Austères ruines qui défient le temps,
forteresse patinées par les siècles, manoirs et
gentilhommières aristocratiques qui ont résisté à la
folie des guerres et des révolutions, les châteaux
français sont les vivants témoins d’un glorieux passé
et, s’ouvrant toujours davantage aux visiteurs, ils ne
demandent qu’à raconter leur histoire. Sillonnant la
France des châteaux au gré des tournages pour la
télévision de « Secrets d’Histoire », j’ai pu mesurer
l’incroyable richesse patrimoniale qu’ils représentent
et, par-delà leur rôle essentiel de conservatoire du
beau et des savoir-faire artistiques, ils rendent toute
sa saveur à la grande Histoire dont ils ont été,
souvent, le cadre grandiose. Derrière les lambris et
stucs dorés, les plafonds à caissons, ou les épais murs
de tuffeau et les voûtes peintes, il y a la vie
trépignant et souvent aventureuse de hauts personnages
qui ont écrit des pages du roman national.
Certes,
l’histoire est devenue le parent pauvre de
l’enseignement, délaissée au profit des sciences dites
exactes, mais jamais l’appétence du public n’a été aussi
grande pour le récit des grandes heures du passé. Les
paroles de l’archiduc Otto de Habsbourg sont restées
gravées dans ma mémoire : « Quand les langues se
taisent, les pierres parlent encore. » Les châteaux de
France sont nos meilleurs livres d’histoire. Ils
maintiennent d’autant plus vivante la flamme du souvenir
qu’ils sont avant tout des constructions humaines. Des
êtres de chair et de sang y ont vécu, aimé, souffert,
pleuré, prié, et œuvré sans relâche à leur
embellissement tandis qu’ils défendaient un monde
ancien, avec ses valeurs familiales et son code
d’honneur qui, dit-on, serait englouti aujourd’hui.
C’est aussi ce qui fait l’attrait singulier des
châteaux, lieux magiques d’une mémoire préservée et
réceptacles de toutes les passions humaines : la soif de
pouvoir, le désir de plaire, l’art de la conquête, la
course à la fortune et la domination. Avec en prime, un
grain de folie qui autorisait toutes les audaces et les
constructions les plus démesurées.
Derrière l’histoire
de tous ces châteaux, il y a des bâtisseurs au destin
hors du commun que Juliette Benzoni nous fait revivre
avec talent. De sa plume alerte et précise, elle se
glisse dans le sillage des rois, princes, seigneurs ou
écrivains qui ont nourri des rêves de grandeur et de
gloire, et fait construire leur château souvent pour
défendre leur territoire, parfois par amour, mais
toujours pour s’ancrer dans l’Histoire. A chacun de ces
châteaux s’attache une histoire unique, flamboyante,
romanesque, et c’est ce qui explique que ces palais
d’autrefois continuent d’être habités, sinon hantés. Il
fallait toute la maîtrise de cette écrivaine prolifique
qui a rendu à l’Histoire toute sa saveur par ses
milliers de romans, pour nous entraîner de
Vaux-le-Vicomte à Chambord, de Lunéville à Amboise, de
Dampierre à Chenonceau, de l’Elysée à Eu et d’Uzès à
Chantilly… entrez dans la folle aventure de l’Histoire,
le roman vrai des châteaux de France qui s’éveillent par
la magie du verbe.
Les Chemins de l'Aventure
Réédition du livre de 1963
Aventuries du Passé
2013
Préface de
Juliette BENZONI
En bonne native du
Scorpion, j’ai toujours
ailé les pages plus ou moins obscures de l’Histoire, ses
souterrains ses énigmes, ses manteaux couleur de
muraille. Sans oublier ses fantômes dans la nuit des
châteaux frissonnants, traînant leurs chaînes, leurs
draps de lit ou leurs jambes de bois comme celui qui
hantait à Combourg le sommeil du jeune Chateaubriand.
Au fond, tous ceux réunis dans les
pages suivantes sont du bois dont on fait les spectres
les plus convaincants. Certains n’y ont pas manqué comme
Pierre de Giac à Châteauguay le mal nommé, ou
Mandrin à Rochefort-en-Novalaise. Le poète a dit –
en l’occurrence Omar Khayyam ! – que les chemins
de l’amour sont pavés de chair et de sang. Il en va de
même pour ceux de l’Aventure. Quels que soient leurs
motivations, leurs buts, leurs passions, ils les mènent
tous à une mort violente, souvent par la main du
bourreau.
Que leurs aspirations soient
nobles, généreuses ou viles, voire sordides, les
Aventuriers en arrivent tous au même point. Qu’ils se
battent pour la liberté comme Spartacus, la
fidélité au Roi comme Georges Cadoudal et Maison
Rouge, l’amour comme Jeanne de Clisson, l’ambition
jusqu’au délire satanique comme Gilles de Rais et
Pierre de Giac, ou pour satisfaire leur cupidité
comme Jeanne de La Motte ou Marion du Faouët,
ils ont marqué leur temps d’une trace sanglante
qu’ennoblissent parfois les rayons de la gloire, mais
qui restera gravée dans la mémoire des hommes et sur les
pages d’un livre comme celui-ci.
Autre point commun
: ils ne sont jamais ennuyeux. Tout au moins je
l’espère, mais le verdict appartient à ceux dont les
regards vont courir tout au long de ces lignes.
Alors ? Mes vœux vous
accompagnent. Bonne lecture ! JB
Grandes Dames et petites vertus / Elles ont aimé
Réédition du livre de 1978 /Elles ont
aimé 2002
Avant-Propos de
Juliette BENZONI
Par droit de naissance ou par
mariage – parfois les deux ! – elles furent de grandes
dames que les feux de l’Histoire ont éclairées à maintes
reprises. Intelligentes, voir géniales comme Germaine de
Staël, très belles ou pas du tout, aucune n’a manqué de
ce miracle, ce don du Ciel – ou de l’Enfer ! – ce rien
impalpable et envoûtant que l’on appelle le charme et
dont rêvent celles qui en sont dépourvues parce qu’il
vaut mieux que la beauté et soumet plus efficacement les
hommes.
Ce sont eux
qui, dans leurs vies, ont joué le rôle principal, car
l’Amour fut toujours leur grande affaire aux dépens de
ce que l’on nommait jadis la « vertu » joyeusement jetée
par elles au vent de leur fantaisie. De la morale et des
convenances elles ne se sont souciées, les exigences de
leur corps leur paraissant plus importantes, surtout
lorsque le cœur y avait part.
L‘homme –
indispensable partenaire ! – fut rarement le maître.
Parfois la victime, parfois le bourreau mais
qu’importait au fond ? Ces femmes hors du commun ont
éclaboussé leur temps de leur éclat et tissé des
légendes avec le ruban de leurs cheveux dénoués et les
dentelles de leurs chemises.
Perverses,
coquettes, dominatrices ou rusées, tendres mais parfois
impitoyables ou même féroces, elles ont employé tous les
moyens au service de leurs passions.
Elles ont
aimé, oui, et beaucoup ! Reste à savoir comment…
Suite italienne
Réédition du livre
de 1980 Dames, Drames et Démons /Suite italienne 2006
Avant-Propos de
Juliette BENZONI
Italie ! Bien avant de porter l’un
de ses vieux noms, elle a occupé mon imagination. Je
devais avoir quatorze ou quinze ans lorsque le virus m’a
frappée. Cette année-là, André Chamson, alors
conservateur du Petit Palais, avait littéralement pillé
les musées de la Péninsule, en particulier les Offices
de Florence, pour une fabuleuse exposition et, durant
des mois, l’Art italien – c’était son titre – a fait
courir Paris, la France et une partie de l’Europe du
Nord. De Cimabue à Tiepolo – le programme annoncé -, les
plus belles œuvres de l’Angelico, d’Uccello, de
Botticelli – j’avais un faible pour la Madone à la
grenade -, Ghirlandaio, Verrocchio, Vinci, Raphaël,
Michel-Ange, Titien, Véronèse, Piero della Francesca
sont venus couvrir de leur splendeur les cimaises du
palais. C’était un éblouissement que j’ai dû aller
contempler une douzaine de fois avec ma mère, mon
collège, des amies, des cousins de province, tout ce qui
me tombait sous la main pour avoir une occasion d’y
retourner. C’était magique !
l ‘histoire de l’art étant
développée de bonne heure dans la chère maison chargée
de m’orner l’esprit tout en m’enfonçant dans la tête les
ingrédients nécessaires à un baccalauréat convenable, je
connaissais déjà les principaux de ces peintres, mais
isolément. Leur réunion me fit l’effet d’un feu
d’artifice et comme d’habitude, je me suis tournée vers
l’Histoire afin d’en apprendre un peu plus sur les
personnages de ce monde fascinant, inquiétant aussi par
ses ombres, ses contrastes. Les chroniques de Stendhal
pour la musique et quelques solides historiens pour les
paroles, l’Italie de la Renaissance est un opéra
fantastique où le sang et la boue servent de fertilisant
à l’épanouissement d’une beauté surhumaine renouvelée de
la Grèce antique et des raffinements d’une mosaïque de
principautés menée par des personnages de contes
fantastiques. Parce que cette Italie-là, qui ne porte
pas encore son nom, cela s’écrit Medicis, Borgia – des
Espagnols pourtant, comme les Aragons de Naples -, Este,
Sforza, etc. Tous mécènes hauts en couleur, épris d’un
certain art de vivre mais cruels, débauchés, parfois
féroces et sans le moindre souci de la vie humaine, à
l’image de César Borgia, vénéré de Machiavel, qui en
fait « le Prince », mais dont le masque de velours brodé
d’or cache les ravages de la syphilis…
Les femmes sont à la hauteur de
leur démesure, qu’elles soient victimes ou souveraines.
Leur beauté a traversé le temps, en route pour
l’éternité, leurs excès un peu moins, mais à soulever le
coin du voile des siècles, cette « Suite Italienne »
souhaite leur restituer leur réalité humaine en révélant
ce qu’ont caché de douleur, de haine ou de résignation
les brocarts scintillants de leurs robes.
Un aussi
long chemin
Réédition du livre (Trévise) de 1983
par Bartillat en 1995 /par Pocket en 2014
Préface de
Christian
de Bartillat
Juliette Benzoni n’est pas seulement l’amie
de toujours et la compagne d’édition. Elle est
aussi pour moi un personnage peu commun, une
personnalité singulière, tonique et cordiale, à
laquelle on s’attache d’autant plus qu’elle est
susceptible de vous dérouter. Elle sait aussi
bien se dérober lorsqu’on la cherche, et vous
reprend au lasso quand on pourrait s’éloigner.
Avec sa chevelure blonde et argentée, ses yeux
rayonnants, son visage épanoui, sa silhouette
généreuse, elle nous fait penser à ces dames que
les peintres du XVIIe siècle faisaient
apparaître en Diane Chasseresse dans les
galeries de châteaux du Val de Loire.
Cela me porterait à croire que Juliette est une
chasseresse de personnages, une véritable
cavalière de la plume. Elle enfourche ses
livres, et sa plume est un aiguillon. La
galopade commence au premier mot, et s’arrête au
poteau d’arrivée où se trouve inscrit le mot
« faim ». Alors Juliette descend de cheval, et
pour peu qu’on soit là au moment où il faut,
elle sait vous mitonner devant le fourneau – qui
n’est plus celui des rêves et de la sorcellerie
– des cuisines moyenâgeuses revues et corrigées
par Brillat-Savarin.
Mais le mot fin,
signifie aussi commencement : cela fait
cinquante fois en trente ans, qu’elle remonte
sur son cheval imaginaire, pour conduire dans
les châteaux, les masures, les landes et les
forêts, ces hordes d’amantes passionnées, de
sorcières endiablées, de chevaliers bretteurs et
fornicateurs, afin que l’héroïne, entre les
moines et les démons, les roublards et les
assassins, finisse toujours par avoir le dessus.
Dans les écuries de course romanesque, cinquante
chevaux piaffent dans l’attente de nouvelles
aventures, de nouvelles images. Car Juliette
n’est pas seulement la magicienne des mots, elle
est aussi et surtout l’alchimiste des images ce
qui lui vaut une attention toute particulière
des faiseurs d’épopée cinématographique.
Alors que tant
d’autres montent et redescendent au gré des
modes et des sondages, elle se maintient dans le
giron du succès et possède sans l’avoir
cherchée, une manne d’adeptes qui ne cesse de
l’implorer en disant : « encore une, et vite,
s’il vous plait ».
La passion est son lot, et l’Histoire son lieu
de référence permanente. La vérité du temps y
côtoie sans cesse la vérité du coeur… Et ses
romans rejoignent aisément les propos de son
professeur de métaphysique, qui dans le
pensionnat de jeunes filles en fleurs où
séjourna Juliette, terminait ses cours en lisant
à ses élèves époustouflées, les romans d’Agatha
Christie! Le Bon Père ne savait peut-être pas
qu’une de ses élèves saurait un jour mêler les
bons sentiments aux terreurs haletantes de ses
romans policiers.
Ainsi ses romans
imaginaires sont-ils pour toutes les femmes, et
ses romans historiques sont-ils de tous les
temps. Née dans le monde des petites filles
modèles, Juliette sait nous entraîner dans le
monde des femmes passionnées. Elevée dans le
monde des jeunes filles amoureuses, elle a vécu
dans le monde des hommes autoritaires et
impitoyables. Aussi puise-t-elle dans sa propre
vie, un roman neuf, toujours recommencé.
Avec Un aussi long
chemin, j’ai suivi Juliette de part en part.
C’est un de ses plus beaux romans, que l’on
commence, et que l’on poursuit en demandant à
l’auteur de ne jamais terminer.
La belle Marjolaine qui fait mourir d’amour tous
ceux qui la rencontrent, suscite la passion d’un
de ces hauts barons du Moyen Âge, aussi prompt à
courir les femmes qu’il les abandonne, et cette
passion, ses flux et ses reflux, suit le
chemin de Compostelle, où derrière les
protagonistes, se dessine cette épopée médiévale
à la fois noble et populaire, divine et
mécréante.
Un vrai roman
d’époque, qui n’en finit pas d’être présent, un
vrai tableau animé qui bouge devant notre regard
ébloui.
Le temps des Poisons 2009
dans
la séries Le temps des Poisons :
La chambre du Roi
Remerciements de
Juliette BENZONI
A
l'issue de ce double livre, je tiens à remercier tout
particulièrement mon éditeur, Xavier de Bartillat
pour sa patience, son assistante Judith Becqueriaux
qui m'a retrouvé un introuvable « Chevalier de Lorraine
», mon attachée de presse Marie-Laure Defretin
ainsi que tous ceux qui ont travaillé à la réalisation
de ce livre.
Je remercie aussi les grands historiens d'hier et
d'aujourd'hui dont les œuvres ont nourri cette his-
toire et en particulier :
Madame, Princesse Palatine et son prodigieux biographe,
Dirk Van der Cruysse, Philippe Erlanger pour Monsieur,
frère de Louis XIV, Bruno Cortequisse pour Madame Louis
XIV, Jacques Saint-Germain pour La Reynie et la Police
du Grand Siècle et pour Louis XIV secret, Michel de
Decker pour Madame de Montespan et... Marthe Bassenne
pour son Chevalier de Lorraine, sans compter nombre de
guides et d'ouvrages sur Versailles, Saint-Germain et
Paris. Je leur dois de grands moments de lecture... et
l'assurance de ne avoir écrit n'importe quoi.
Fils de l'Aurore 2007
dans
la séries Le sang des Koenigsmark 2.
Fils de l'Aurore
Remerciements de
Juliette BENZONI
Je tiens à dire un grand merci à
mon éditeur, Xavier de BARTILLAT, et à son
assistante, Judith BECQUERIAUX, qui se sont efforcés de
boucher les trous infligés à ma documentation par
l'incendie de ma bibliothèque.
A mon ami Vincent MEYLAN qui constitue à lui tout seul
une véritable mine de renseignements sur les familles
royales présentes ou passées ainsi que sur les joyaux de
toutes les couronnes.
Merci, aussi, aux historiens dont les ouvrages m'ont
servi de base.
Le duc de Castriens pour Maurice de Saxe
Jean-Pierre Bois pour Maurice de Saxe
Jacques Castelnau pour Le Maréchal de Saxe
Charles.Armand Klein pour Chambord, écrin des
folies du maréchal de Saxe
André Castelot pour Les Grandes Heures des châteaux
et cités de la Loire
Paul Morand pour Ci-gît Sophie-Dorothée de Celle
Evelyne Lever pour Madame de Pompadour
Jean-Christian Petitfils pour Le Régent
Philippe Erlanger pour Le Régent
Henri Troyat pour Terribles tsarines
Pierre Gaxotte pour Le Siècle de Louis XV
Alfred Fierro et Jean-Yves Sarrazin pour Le Paris des
Lumières d'après le plan de Turgot.
La ville de Quedlinburg qui a bien voulu envoyer des
photographies.
Enfin, un étonnant écrivain :
Le baron Adrien de Tricornot, lieutenant-colonel de
Schomberg-Dragons, dont les Mémoires à peu près
inconnus, parce que tirés à quelques rares exemplaires
pour la famille, m'ont permis d'offrir à mes lecteurs un
pittoresque "reportage" sur le transfert des cendres du
maréchal de Saxe, et font de leur auteur
l''incontestable ancêtre des guides touristiques. Il
pousse même le souci jusqu'à indiquer les distances
entre ses différents points de passage tout au long de
ses Mémoires.
Les reines du faubourg
Réédition du livre de 2006 Les reines
du faubourg /en 2014
Avant-Propos de
Juliette BENZONI
Encore le
faubourg est-il un bien grand mot ! Souvent c’est la
rue, le pavé, le ruisseau même qui les ont vu naître !
Aucune n’éclôt le jour dans la soie ou le velours et les
couleurs de la vie que découvraient leurs yeux d’enfants
étaient le plus souvent bien grises, parfois même
sinistres. Mais toute, à l’exception d’une seule à qui
une voix immense en tenait lieu, avaient reçu ce que
lord Byron appelle « le don fatal de la beauté ». Une
beauté exceptionnelle pour la plupart dont elles usèrent
pour survivre d’abord – et dans des conditions parfois
sordides ! – puis pour tirer des hommes les moyens de
s’ouvrir les chemins de la réussite. Des chemins qui les
ont hissés jusqu’au sommet où brille le soleil – pas
toujours le même pour toutes d’ailleurs ! – là où
coulent des rivières de diamants et où le carrosse de
Cendrillon ne redevient jamais citrouille.
Qui, elles ont régné ! Sur les hommes asservis, sur
Paris et souvent bien au-delà par la magie de leur éclat
joint à une intelligence certaine, à un talent, à un
irrésistible besoin de revanche et aussi à la chance.
L’une d’elles n’est-elle pas passée d’un tablier de
servante à la couronne impériale de Russie ?
Ont-elles été heureuses ? C’est une autre histoire. Les
feux de la rampe, les illuminations des fêtes,
l’excitation du plaisir et le fracas de la renommée
n’ont jamais créé un climat propice au bonheur. Il est
une plante fragile qui s’épanouit souvent dans
l’obscurité et le silence. Certaines – pas beaucoup ! –
ont réussi ce coup de maître d’une existence heureuse
une fois éteints les projecteurs qui les épinglaient au
pilori d’une célébrité de bon ou de mauvais aloi comme
le papillon sur la planche de l’entomologiste.
Alors enviables ces petites reines sorties de rien ?
Peut-être ou peut-être pas. C’est à vous de juger …
La Guerre des Duchesses
1. La fille du condamné
-
La Dédicace dans l'édition France
Loisirs 2014
Dédicace de
Juliette BENZONI à ses fidèles lecteurs
Je vais vous faire une confidence, chers amis du
Club.
Jusqu'à ce que je rencontre Isabelle, je n'ai
jamais rien compris à la Fronde, cette période
insensée où « l'ami h'hier devient l'ennemi de
demain »
Née sur les marches de l'échafaud où son père
meurt, ravissante et pleine de vie, elle a
traversé cette époque de troubles violents,
adorée des uns, détestée par les autres, sans
jamais abandonner ce qui importait pour elle: sa
passion pour Condé, son amour pour son jeune
frère et sa fidélité à Louis XIV encore trop
jeune pour imposer sa volonté...
Moi j'aime bien Isabelle ! Et vous ?
Chaleureusement ! Juliette Benzoni |